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Morbihan : une riche façade maritime

Avec 830 km de côte, le littoral morbihannais offre de magnifiques paysages. Que ce soient des plages, des sentiers ou même des falaises, il y en a pour tous les goûts. Il serait presque impossible de tout vous montrer tant la côte est riche. Pour autant, laissez moi vous montrer quelques beaux endroits que j'ai pu explorer.

Pénestin et sa falaise d'or

Longtemps, l'agriculture fut l'activité dominante à Pénestin, voisinant avec celle des paludiers, etc... La mise en exploitation d'une mine d'or fit grand bruit à la fin du XIXème siècle. Le rendement étant très faible, elle s'arrêta dès la 1ère guerre mondiale. Il en reste le nom, attaché à la plus grande plage de la commune (2 km de long), dont la falaise prend, au soleil couchant, les teintes du précieux métal. La falaise date du quaternaire et est unique sur la façade Atlantique.


Une chapelle sur la plage

La pointe de Penvins n'est pas très longue puisqu'elle s'étend sur près de 500 mètres. Dans sa partie la plus étroite, elle mesure moins de 50 m de largeur avant de s'élargir considérablement pour former un rectangle herbeux.

Après avoir perdu le quart de sa surface et vu son isthme réduite aux deux-tiers, au cours du XXème siècle puis au début de XXIème siècle, des mesures de protection ont été mises en place avec notamment un aménagement du site.

 


Monument emblématique de la pointe de Penvins, la chapelle Notre-Dame-de-la-Côte fut construite en 1876 sur les ruines d'une chapelle du XVIIe siècle, mais aussi sur un site gallo-romain où aurait été érigé un petit sanctuaire.

Aujourd'hui, trois messes y sont célébrées : pour la Chandeleur (le 2 février), le dimanche de la Pentecôte et le pardon du 15 Août.


La côte sauvage de la presqu'île de Quiberon

A l'ouest de la presqu'île de Quiberon la côte y est sauvage. Criques et falaises lui confèrent un caractère inhospitalier alliant puissance et beauté. Ce littoral indomptable, s'étend de la pointe du Percho (au Nord) au célèbre château Turpault (au Sud) sur près de 8 km. Grace au sentier côtier, il est possible de goûter à la force de la nature qui déchaîne les éléments le longs des rochers abrutes qui cassent les puissantes vagues dont l'écume passe parfois par dessus les promeneurs. C'est notamment le cas lors des fortes tempêtes.

Mais par temps calme, la côte sauvage offre tout ce qu'elle a de plus beau. On peut y voir de magnifiques plage au sable jaune et une eau paradisiaque à la couleur turquoise, parfois transparente.

Plus au Nord de la côte sauvage, on peut admirer dans toute sa splendeur, l'étendue des falaises Quiberonnaises. La mer et la terre se font face mais par beau temps, ses deux éléments s'harmonisent et créent des tableaux plus beaux les uns que les autres.

 

Parmi ses beaux tableaux, un site remarquable. L'arche de port blanc est le fruit de l'érosion marine qui a sculpté la falaise au fil du temps. Incontournable pour les amateurs de randonnées, nature et de photographie, nul ne sait si les générations futures auront la chance de découvrir ce lieu magique. En effet, depuis quelques années, du fait du changement climatique et des tempêtes successives, toujours plus puissantes, plusieurs rochers sont déjà tombés et on ne peut prévoir si l'édifice résistera longtemps.


Pas très loin de l'arche, au bout de la falaise, dominent les ruines de la maison des douaniers. Pour autant, ces ruines porteraient un nom incorrect à sa fonction originale. Pour en connaître plus, reprenons l'histoire de ce lieu construit sur l'un des anciens sites néolithique de la presqu'île.

 

Au 17e siècle, pour se protéger des Anglais et pirates, le Ministère de la Marine de Louis XIV fait construire des batteries sur les côtes de la presqu'ile de Quiberon. Un ouvrage militaire fut construit vers 1696 sur la Pointe du Percho qui s'appelait à l'époque Beg en Aud. Après 1746, la batterie de Beg en Aud est abandonnée jusqu'à la Révolution française. L'ouvrage reprendra du service jusqu'en 1852 où il sera de nouveau abandonné. En 1875, la batterie est mise en vente et ajoutée au cadastre de la commune de Saint-Pierre-Quiberon.

Au début du 20e siècle, le champ de tirs de Kergroix est aménagé sur la commune de Saint-Pierre-Quiberon pour permettre aux artilleurs de venir s'entraîner sur des canons qui tiraient en mer dans une zone située entre l'île de Groix et Belle-lle. Vers 1904, un poste de transmissions est construit sur la Pointe du Percho pour faire les comptes rendus des tirs. Fonctionnant avec la télégraphie optique, moyen de communication de l'époque, ce poste était en liaison avec le champ de tir de Kergroix, le fort de Taillefer à Belle-lle, le fort de Surville à Groix et la citadelle de Port-Louis. Ceci explique l'orientation des fenêtres de cet ancien poste.

On peut encore y voir graver sur les pavés autour de la ruine, les inscriptions « Île de Groix », « Belle-lle » et « Penthièvre », pour indiquer leurs directions. Avec l'arrivée de la TSF (télégraphie sans fil), on utilisera le poste jusqu'à la fin de la première guerre mondiale.

Quelle Belz - Barre d'Etel !

Le long de la rivière d'Etel, à 5 km de la côte, Belz est notamment célèbre pour sa petite maison aux volets bleus, située en plein milieu de l'eau, juste en face de la célèbre île de Saint Cado. En réalité, cette petite demeure, nichée sur l'îlot rocheux de Nichtarguer, était autrefois celle d'un gardien de parcs ostréicoles et de sa famille. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle n'avait pas l'électricité.

En descendant vers la côte, je vous invite à vous arrêter à Plouhinec. Plus précisément, au cimetière marin de Le Magouër qui est situé en face d'Etel. Ce cimetière de bateaux laisse reposer d'anciens thoniers, vestiges de la riche histoire maritime d’Etel.

 

La ville accueillait à son apogée, avant la Seconde Guerre Mondiale, jusqu’à 250 thoniers ainsi que 12 conserveries. Ce qui est conséquent pour une petite ville comme Etel, qui comptait moins de 2500 habitants avant 1946.

 

Le musée des Thoniers d'Etel retrace toute l'histoire de la pêche sardinière et thonière, ainsi que du sauvetage en mer de la ville. Je vous invite à aller le visiter, on en apprend beaucoup.

 

 


A l’embouchure de la ria se situe la barre d’Etel, banc de sable sous-marin se déplaçant aux grès des vents et des courants, obstruant partiellement le passage des bateaux. Le dernier sémaphore civil d’Europe apporte par conséquent sa précieuse aide aux plaisanciers désirant la franchir.

 

A droite de l'embouchure, située sur la commune de Plouhinec, vous trouverez l'une des plus grandes plages du Morbihan : la plage de Kervegant. Mesurant près de 2.4 km de long, de puissantes et incessantes vaguent formées par le courant s'écrasent sur le sable fin. Le panorama y est incroyable.


Gâvres

Gâvres est située sur une presqu'île face à Port-Louis, à l'entrée de la rade de Lorient et à l'est de l'île de Groix. À l'origine, l'extrémité rocheuse était une île qui fut jointe au continent par un tombolo, c'est-à-dire un cordon dunaire. Celui-ci est parallèle au continent et forme à marée haute la Petite mer de Gâvres, une lagune s'étendant sur 350 hectares, zone traditionnelle de pêche à pied de palourdes et coques.

 

Pour accéder à la presqu'île par la route, il est nécessaire de passer par Plouhinec. Sur le côté Sud de la presqu'île, il est possible de longer une plage étendue sur prêt de 4,5 km. Seuls quelques accès permettent de fouler le sable de cette longue côte. En effet, une digue, assez haute, protège la route menant à la ville.


Comme la plupart des ports du Morbihan, avant de laisser la place à la plaisance, Gâvres était réputé pour la pêche à la sardine. Bien que le port était petit, il n'en demeurait pas moins actif.

 

Le journal L'Ouest-Éclair du 24 mai 1920 écrit que le 21 mai de cette année-là, 8 bateaux sont sortis pêcher la sardine (12 bateaux le lendemain), ramenant de 400 à 500 sardines par bateau et 25 sortis pêcher le maquereau, en ramenant en moyenne de 300 à 400 par bateau. C'est tout simplement énorme pour un port de son envergure.

 

Aujourd'hui, le cimetière de bateaux, situé à l'entrée de la ville, témoigne de ce passé consacré à la pêche.


Sur ce cliché pris depuis le sentier côtier longeant les remparts de Port-Louis, on peut voir Gâvres et son port de plaisance. Le port paraît très proche. Et pour dire, le détroit qui sépare Gâvres à Port-Louis est à peine plus large de 200 mètres.

La citadelle de Port-Louis

Avec ses 1.07 km², Port-Louis est une commune aux dimensions très restreinte mais dont l'Histoire, qui remonte à l'époque romaine, est très riche.

 

Le nom de la ville, qui fait honneur au roi Louis XIII, date de 1618. D'ailleurs, ce même roi avait la volonté de fortifier la ville afin de protéger le royaume des ennemis venant depuis la mer. De cette fortification, vont naître des infrastructures militaires comme la Citadelle de Port-Louis, construite par les Espagnols au XVIème siècle.


Sans en dire plus et pour vous laisser découvrir l'incroyable histoire de la Citadelle directement sur place, sachez tout de même qu'elle est le berceau de la Compagnie des Indes, qui fut à l’origine de la création de Lorient en 1666.



Anthony Monteiro  -  anthonymonteiro-photographie@hotmail.com

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